3 semaines de rêve au Brésil : vendeurs de plage à Copacabana

Il s’appelle Paolo. Il a 43 ans. 30 ans qu’il arpente la plage de Copacabana chaque jour. Il vend des t-shirts. Il parle l’anglais, le français, l’espagnol, le russe des vendeurs à la sauvette…

Quand il comprend qu’on est français, il lance un « promotion », puis un « liquidation totale » et s’approche de nous avec son grand sourire tout en exhibant son stock de t-shirts colorés. Son visage est buriné par le soleil. Sa peau foncée est craquelée tellement elle a accueilli de chaleur.

Alors que j’entame un dialogue qui est assez rapidement interrompu par son français appris phonétiquement sur la plage, son anglais de base et mon brésilien quasi nul, j’observe de près ses yeux injectés de sang et je comprends qu’il habite dans une favela et qu’il adore sa plage, son lieu de travail.

Il va repasser maintes fois dans la journée au même endroit, répétant inlassablement les mêmes gestes, approchant des touristes quand il sent un espoir de vente et repartant sans signe de mécontentement quand ses efforts pour écouler une pièce n’aboutissent pas.

De temps en temps, il fait une pause cigarette avec ses potes de la plage : Luciano qui vend des bikinis et vient aussi d’une favela, Sylvio qui vend des maillots de foot et des chemisettes, Carlos, Antonio, Raimundo, Rodrigo, Mario… ils sont très nombreux ! Plus nombreux que les touristes et les baigneurs en ce jeudi 31 juillet 2014 en plein hiver brésilien d’après Copa (la Coupe du monde) !

Les affaires doivent être moins bonnes qu’en été mais les vendeurs de plage continuent à venir chaque jour au même endroit.

Un petit monsieur très sec et très âgé vend de petits sacs confectionnés par sa femme dans la favela. Ils sont réalisés avec des fermetures de canettes en aluminium.

Il y a aussi quelques femmes mais elles sont beaucoup moins nombreuses. Elles vendent des bikinis, des paréos, des bracelets, des colliers, des chapeaux… Il est possible d’acheter énormément de choses sur cette plage ! Ce n’est pas forcément l’image qu’on a en tête avant de venir à Copacabana !

Quand l’heure du déjeuner approche, les vendeurs de crevettes et de sandwichs font leur apparition.

Les vendeurs de glaces, de cacahouètes et de boissons rafraichissantes sont là du matin au soir ainsi que les vendeurs de caipirinha, le cocktail brésilien préparé à base de cachaça (une eau-de-vie obtenue par la fermentation du jus de canne à sucre), de sucre de canne et de citron vert (délicieux!).

Plus loin, deux étranges créatures aux fesses rebondies exhibent leur bronzage. Hommes ? Femmes ? Les deux ? Corps refaits ? Sans doute… Elles passent des heures à se regarder dans leur petit miroir et repoussent chaque grain de sable qui vient se coller à leur peau.

Que ce soit au Brésil ou ailleurs, il est toujours très marrant de guetter les faits et gestes des gens à la plage mais ici c’est vraiment incroyable d’observer cette économie éphémère.

Le soir venu, certains vendeurs s’installent en bordure de la longue promenade qui longe Copacabana et poursuivent leur commerce à la sauvette.

Nous finirons la journée avec un joli paréo et plein de jolis bracelets pour offrir à notre retour à Paris !

Bien joué les vendeurs de plage !