Quelques jours à Budapest: la Maison de la terreur

Frissons dans le dos en écrivant un an plus tard sur la Maison de la terreur. Les mises en scène  de ce musée nous plongent dans l’horreur des régimes totalitaires. En pénétrant dans les salles de torture du sous-sol, nous pourrions presque croire que les gardiens sont en fait des tortionnaires. Au secours, nous n’avons rien fait !

L’immeuble du  60, Andrassy ut est gris sans doute pour symboliser la terreur.

Il a une sacrée histoire. Après avoir abrité le siège du Parti des Croix fléchées jusqu’en 1944, il a été transformé sous le régime de la République populaire de Hongrie en quartier général de la police politique communiste. Autant dire qu’il a dû se passer beaucoup de choses dans cette vaste demeure.

Dans l’entrée, le musée abrite un vieux char soviétique. Le décor est planté. Beaucoup de meubles et de costumes militaires. Une limousine noire d’apparatchik. Les portraits de victimes des régimes de terreur. Des croix gammées. Des faucilles. Des marteaux. Du rouge, beaucoup de rouge … et du noir.

Ce musée retrace l’histoire des dictatures successives subies par le pays : c’est un endroit de mémoire en l’honneur des victimes des deux dictatures.

Il n’est pas possible de faire des photos et nous n’avons réussi à voler que quelques clichés dans la partie du musée dédiée à la propagande. Ces photos sont plutôt colorées et ne sont que peu représentatives des périodes décrites dans le musée.

 

Images de propagande à la Maison de la terreur
Images de propagande à la Maison de la terreur

 

Images de propagande à la Maison de la terreur
Images de propagande à la Maison de la terreur

 

La visite se fait en suivant un parcours chronologique : on commence donc par la dictature fasciste et on termine la visite par le régime communiste.

Des reconstitutions avec des projections de documents d’époque et des témoignages de victimes des dictatures permettent de comprendre les terreurs fasciste et communiste.

Des salles sont dédiées à la politique du parti des Croix fléchées, le parti hongrois d’inspiration nazie que les envahisseurs allemands mettent au pouvoir dès l’occupation du pays en 1944.

D’autres salles expliquent les exactions commises par les gouvernants communistes et la politique de terreur appliquée par les dirigeants du Parti socialiste ouvrier hongrois avec les déportations vers le Goulag soviétique, les meurtres politiques, les interrogatoires, etc. On est projeté dans l’époque de la terreur et le contraste entre les persécutions et le culte des grandes figures du parti est très bien démontré.

Après la reconstitution des barricades de l’insurrection de Budapest de 1956, les actualités de la chute du communisme sont diffusées et la visite se termine par les caves du bâtiment dans les cellules des prisonniers politiques et là, c’est vraiment horrible car les trouvailles diaboliques en matière de tortures sont présentées sans aucun détour. On a hâte de quitter ce bâtiment de peur d’être retenu ou propulsé dans ces périodes de souffrance extrême.

La Maison de la terreur est un passage obligé à Budapest. Il est nécessaire de se souvenir de ces périodes de l’histoire du XXème siècle qui ont marqué tant de générations.