12 jours au Vietnam : brouillard à Sapa mais les Hmongs restent « fleuris »

En fin de soirée, mercredi 23 avril 2008, nous prenons un train de nuit à la gare de Hanoï en direction de Lao Caï.

Nous avons un peu de mal à trouver notre train. Il fait déjà sombre.

Nous traversons les rails à la recherche du quai de départ.

L’hôtel Victoria, dans lequel nous allons séjourner à Sapa, a aménagé un wagon avec des cabines dans le train de nuit pour Lao Caï.

La traversée de Hanoï est assez impressionnante car nous passons très près des habitations. La ville est éclairée mais beaucoup moins que les villes occidentales et l’atmosphère reste obscure et mystérieuse. Quand nous arrivons dans la campagne, impossible de distinguer quoi que ce soit. Dîner agréable dans la partie restaurant du wagon et nuit au rythme du convoi.

1er jour : randonnée dans la vallée de Cat Cat

 

Après environ 10 heures de trajet, nous arrivons à Lao Caï qui se trouve à la frontière de la Chine. Nous rejoignons Sapa à une quarantaine de kilomètres dans les montagnes et à 1650 m d’altitude. La ville comprend beaucoup d’anciens bâtiments vestiges de l’époque indochinoise et la région est très belle. On peut y admirer de magnifiques rizières en terrasse. Il est possible de faire de nombreuses randonnées en partant à la découverte des villages des minorités ethniques qui ont gardé leur mode de vie ancestral.

Cette région a vu de nombreux affrontements entre les vietnamiens et les envahisseurs chinois. Les minorités, traquées par tous, se sont réfugiées dans les montagnes. 54 d’entre elles sont reconnues par le gouvernement vietnamien.  Nous voyons principalement des Hmongs.

Nous partons en randonnée en direction d’un village Hmong du nom de Cat Cat. Une vingtaine de maisons et une cascade. Les français ont installé une petite station hydroélectrique sur la rivière en 1925. Il y a une école. La route descend en lacets depuis Sapa. On la prend vers le grand marché où se rendent les villageois.

La communication est plus facile que nous imaginions. Des sourires suffisent parfois. Beaucoup de personnes parlent un peu anglais, surtout les plus jeunes. On sent que la vie est dure mais, comme dans de nombreuses régions d’Asie très pauvres, les gens ne sont pas accablés. Ils font face avec dignité, fiers d’arborer le costume de leur ethnie, soit entièrement noir, soit plus coloré voire avec des fleurs pour les Hmongs fleuris.

Les Hmongs sont des peuples nomades des montagnes.

Ils peuvent venir du sud de la Chine ou bien du Laos. Après la colonisation de l’Indochine, ils ont connu une période difficile car ils ont été encouragés à produire de l’opium. Ensuite, ils ont été traqués par les armées laotienne et vietnamienne car ils ont aidé les français (à Dien Bien Phu pendant la guerre d’Indochine notamment ; à Sapa, nous sommes tout près de cette ville au nom historique) et les américains (plus récemment).

La situation est apaisée de nos jours mais beaucoup ont quand même émigré en Europe, aux Etats-Unis ou en Australie.

 

2ème jour : randonnée vers Binh Lu

 

Notre séjour à Sapa et dans la région est un peu humide. Il pleut beaucoup et il y a souvent un épais brouillard. Nous faisons 2 heures de route depuis Sapa pour nous rendre sur le marché de Binh Lu afin d’y admirer les femmes Dao noires. Toutefois, en raison du mauvais temps, beaucoup moins de villageoises sont venues au marché et nous ne pouvons admirer que quelques rares femmes et leurs enfants tout de même très beaux.

 

Sur le marché de Binh Lu
Sur le marché de Binh Lu

 

Très beaux enfants devant une boutique à Binh Lu
Très beaux enfants devant une boutique à Binh Lu

 

Bébé Hmong dans le dos de sa maman
Bébé Hmong dans le dos de sa maman

 

Sur le chemin du retour vers Sapa, nous décidons de partir un peu au hasard faire une randonnée en direction d’un petit hameau. La ballade est agréable en dépit de la grisaille et des chiens que nous croisons qui ne sont pas toujours sympathiques.

Nous rencontrons de nombreux enfants et des paysans de retour des rizières. Réelle sensation de bout du monde. Il n’y a aucun touriste par ici.

3ème jour : radonnée au bord de la rivière Muong Hoa

 

Encore une randonnée très humide dans la plaine. Beaucoup de boue. Des buffles. Des rizières en étage magnifiques et des paysans qui travaillent avec des méthodes ancestrales. Nous visitons une petite école financée par l’UNICEF. Les enfants sont très studieux mais tous ne peuvent pas venir à l’école quand il pleut car beaucoup sont isolés dans les villages très éloignés.

Nous ne sommes pas très loin de Dien Bien Phu et nous comprenons combien la vie devait être dure par ici en temps de guerre.

Retour à Hanoï par le train de nuit avant de rejoindre la Baie d’Halong.