Banteay Srei : la délicatesse de la citadelle des femmes

Nous voilà partis, ce 28 octobre 2010, pour une nouvelle matinée de découvertes.

Tout d’abord, le temple de Banteay Srei qui est aussi appelé la « citadelle des femmes » puis  l’ »Angkor Butterfly Centre » qui est un élevage de papillons.

Banteay Srei

 

Banteay Srei est un temple isolé en pleine forêt assez loin des autres sites d’Angkor. Il a été découvert par le lieutenant Marec en 1914 et a été dégagé des lianes et restauré à partir de 1924.

Maurice Glaize écrit dans son guide sur Angkor que « de l’avis unanime, Banteay Srei est un « bijou précieux », le « joyau de l’art Khmer » et cet éloge comporte en soi-même la seule critique raisonnable qui puisse en être faite : celle de relever davantage de l’orfèvrerie ou de la sculpture sur bois que du travail de la pierre ».

Banteay Srei est un temple en grès rose et dur. Il est de proportions réduites par rapport aux autres temples d’Angkor. Il aurait été construit à partir d’avril-mai 967 sous le règne de Jayavarman V.

Il comprend 3 enceintes. Le temple est dédié à Shiva. Sur le fronton d’entrée, on peut voir un éléphant tricéphale avec Indra. Face à l’est, Macara, le serpent mythique crache Naga (la pluie) et des guirlandes de fleurs pour la prospérité.

On emprunte une allée de latérite (sol rougeâtre) pour passer du mont terrestre au mont céleste. On se dirige alors vers les salles longues qui servent à exposer les objets de cérémonie. Les Khmers rouges se sont réfugiés dans ce temple pendant la guerre et les vietnamiens ont ordonné une déforestation pour les chasser.

Le fronton de forme triangulaire est typique de ce temple.

On trouve dans ce temple comme dans de nombreux autres temples d’Asie du Sud-Est des fresques qui évoquent le barattage de la mer de lait. Il s’agit d’un mythe de l’hindouisme qui raconte une bataille entre des dieux et des démons pour trouver la liqueur de l’immortalité.

Au début du monde, les dieux et les démons sont tous mortels et se combattent pour diriger le monde. Les dieux sont vaincus. Ils demandent de l’aide à Vishnu qui leur propose d’unir leurs forces à celles des démons afin d’extraire l’amrita, le nectar d’immortalité de Kshirodadhi, la mer de lait. Pour ce faire, ils jettent des herbes magiques dans la mer, renverse le mont Mandara de façon à poser son sommet sur la carapace de la tortue Akupara, un avatar de Vishnu, et utilise le serpent Vasuki, le roi des Nagas, pour mettre la montagne en rotation en tirant alternativement.

Après mille ans d’effort, le barattage produit des objets extraordinaires et des êtres merveilleux, parmi lesquels les Apsaras ou danseuses célestes,  Lakshmi, la déesse de la beauté et de la fortune qui est assise sur une fleur de lotus et enfin Dhanvantari, le médecin des dieux et futur roi de Kashi qui tient  dans ses mains une coupe pleine d’amrita, le nectar d’immortalité.

Aussitôt qu’ils le voient, les démons se précipitent sur lui et s’emparent de la coupe avant que les dieux ne puissent intervenir. Vishnu prend alors la forme de Mohini, la femme la plus belle au monde, et tandis que les démons sont subjugués, il s’empare de la coupe et la remet aux dieux.

Rendus maintenant immortels, les dieux envoient les démons aux enfers. Cependant, au cours de cette dernière lutte, quelques gouttes d’amrita tombent en quatre endroits de l’Inde : dans le fleuve Godavari à Nasik, dans la Shipra à Ujjain, et dans le Gange à Haridwar et à Prayag ou Allahabad. Ces 4 villes, bénies par le nectar deviennent des lieux majeurs de pèlerinage où se tiennent des rassemblements.

Très belle légende qui permet de comprendre l’influence de l’hindouisme sur l’art Khmer et les enchevêtrements entre l’hindouisme et le bouddhisme.

Enfin, Banteay Srei est connu parce qu’André Malraux y a volé un bas-relief en 1923. Il a été emprisonné pendant quelques mois à Phnom Penh et a écrit « La voie royale » pour raconter son aventure. Les blocs dérobés ont été remis à leur place.

 

L’élevage de papillons

 

Nous reprenons la voiture et nous croisons en chemin des écoliers très joyeux. J’adore ce spectacle de la route en Asie et je ne m’en lasse pas. Quel dépaysement !

Cambodge 2010
écoliers joyeux de retour de l’école

 

Enfin, nous admirons le spectacle fascinant des papillons multicolores dans la petite ferme aux papillons. Pur moment de poésie. Visite très ludique pour les enfants. Les papillons voltigent au-dessus de nous, se posent dans nos cheveux, sur nos vêtements. L’atmosphère est bienveillante et les papillons sont magnifiques.

 

Papillons magnifiques
Papillons magnifiques