La DMZ, qu’on peut rejoindre en 40 minutes au nord de Séoul est la zone démilitarisée qui se trouve de chaque côté de la ligne de démarcation entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Elle est large de 2 km de chaque côté, soit 4 km au total.

Le décor est vite planté lorsque l’on quitte Séoul en direction du nord. La route est longée de guérites militaires. Les zones cerclées de fil barbelé deviennent de plus en plus nombreuses.

Beaucoup moins de circulation.

 

 

Nous nous rapprochons du pays au régime politique parmi les plus absurdes, présidé par un des plus jeunes dirigeants du monde qui sème la terreur sur son pays mais aussi sur la partie sud amputée depuis plus de 60 ans, voire sur le monde entier qui vit depuis quelques temps au rythme de ses essais nucléaires et autres annonces des plus extravagantes.

La guerre de Corée a duré 3 ans. Un armistice est signé le 27 juillet 1953 à Panmunjeom. Le mécanisme de séparation des belligérants comprend la DMZ. Chaque camp est responsable de la zone de 2 km qui lui revient.

Très vite, plus aucune trace de civilisation, seulement l’armée, les barbelés et les rizières.

 

 

On a l’impression de vivre en direct un cours de géopolitique.

10 millions de personnes ont été séparées suite au conflit. On compte 1 million de militaires au Nord pour 20 millions d’habitants (la population de la Corée du Nord n’a pas augmenté depuis la fin de la guerre), 500 000 au Sud pour 50 millions d’habitants (la population de la Corée du Sud est passée de 20 à 50 millions depuis la fin du conflit).

 

Le bureau d’entrée dans la zone

 

Le 1er arrêt se situe à 10 km de la DMZ au bureau d’entrée dans la zone.

Une locomotive d’époque, comme figée dans l’histoire, jouxte une zone de barbelés où les familles venues se recueillir ont pris l’habitude de nouer de petites bandes de tissus recouvertes de prières pour la réunification qui symbolisent l’aberration de la séparation de ce petit pays en deux.

 

 

 

 

Pour entrer dans la zone en tant que telle, l’armée contrôle nos passeports. Une longue route semée de barrières s’ouvre devant nous.

 

 

Le tunnel

 

La visite d’un des 4 tunnels découverts sur les 20 qui existeraient pour relier le nord et le sud est vraiment spectaculaire.

 

 

Avec nos casques de chantier pour éviter de nous cogner la tête au sommet du tunnel qui est parfois assez bas, nous marchons jusqu’à 170 mètres de la frontière avec le nord.

 

 

Cette expérience nous permet de nous rendre compte des efforts déployés par l’armée de la Corée du Nord pour tenter d’envahir le sud.

 

L’observatoire

 

L’observatoire offre un point de vue duquel, munis de longues vues, on peut scruter la vie au nord.

Ecrit comme cela, on pourrait penser qu’il s’agit d’une expérience voyeuriste mais on se prête au jeu et c’est assez fascinant d’observer les habitants du nord vaquer à leurs occupations dans un pays totalement arriéré.

 

 

 

Les restes de la zone industrielle Kaesong construite pour que des ouvriers de Corée du Nord travaillent dans des usines contrôlées par la Corée du Sud symbolisent toute l’absurdité de la situation actuelle car compte tenu des tensions la zone est fermée depuis le mois de février 2016.

 

La gare de Dorasan

 

La gare Dorasan a été construite en 2000 pour relier la Corée du Nord depuis le sud mais elle n’a été utilisée qu’un an entre 2007 et 2008 pour que des touristes du sud aillent dans une zone délimitée au nord. Comme une femme qui s’éloignait de la zone autorisée a été tuée, la gare a été fermée.

 

 

 

La visite de la DMZ marque les esprits et questionne sur les complexités des organisations politiques. Elle n’est pas anodine. On en ressort consterné par l’illogisme de notre monde qui a pour conséquence la suppression de nombreuses vies, le malheur, la frustration. Aucun apaisement et beaucoup d’impuissance. Nous avons augmenté notre conscience de cette absurdité mais nous ne pouvons rien y faire.

Retournons nous changer les idées dans le monde libre que nous ne pouvons que plus apprécier après une telle visite.

 

Dernière balade dans le centre de Séoul et dîner au restaurant Hanmiri

 

Après avoir déjeuné tardivement dans le quartier de Gwanghwamun, le coeur historique de la ville près du Palais Royal, nous déambulons au pied de la statue du Roi Sejong sur Gwanghwamun Plaza longée de buildings avec des écrans lumineux géants.

 

 

Les images et l’ambiance de la DMZ nous habiteront le reste de la journée et une bonne partie de ce voyage.

Dîner délicieux au restaurant Hanmiri, très typique dans une petite salle privative. Le restaurant se trouve au 1er étage d’un immeuble tout près du Palais Royal.

Ambiance qui ravive nos souvenirs de dîners similaires au Japon et tout particulièrement à Tokyo.