Deux semaines en Inde : Mumbai, le bidonville de Dharavi

On arrive à Dharavi, l’immense bidonville de Mumbai, la tête remplie des clichés véhiculés par le film Slumdog millionnaire. On pense que les habitations sont toutes en taule ou qu’il n’y a pas de rue, ni de toilettes.

La réalité est autre dans un des plus grands bidonvilles d’Asie qui s’étend sur 2 km2 et abrite un million de personnes. Certaines habitations sont rudimentaires mais d’autres sont en brique et en ciment.

Comme Dharavi est placé tout près de l’aéroport, il est convoité par les promoteurs immobiliers et il est possible qu’il disparaisse bientôt au profit de tours d’habitation dans lesquelles les habitants seraient relogés. Certains sont pour ce projet, d’autres y voient la fin de leurs activités artisanales.

Après avoir visité une école remplie d’enfants très joyeux, nous nous enfonçons dans les rues colorées du slum.

 

Un joli temple hindou, des échoppes, un marché, une fabrique de papadam, les célèbres snacks indiens, sorte d’énormes chips. Les femmes peuvent travailler ici quand elles ont le temps, lorsqu’elles ont terminé leurs tâches quotidiennes et que les enfants sont à l’école.

 

 

 

 

Le bidonville compte de nombreux quartiers dans lesquels les artisans exercent le même métier. Nous visitons ceux des potiers du Gujarat, des tanneurs du Tamil Nadu et de l’Uttar Pradesh et des entreprises de recyclage en tous genres : plastique, cuivre, cartons, etc. Rien ne se perd ici.

Des centaines de machines à laver et autres appareils électroménagers défectueux sont remis en état pour une seconde vie. Si il est impossible de les réparer, ils partent directement au recyclage.

 

 

 

 

 

 

Plus loin, on se retrouve dans le coin des brodeurs et des couturiers qui s’affairent derrière leurs machines à coudre entassés dans des pièces étroites. Les conditions de travail ont l’air difficile mais les habitants sont très attachés à ce mode de vie et la transformation probable du bidonville à terme leur fait peur. Déjà, certains quartiers ont été rasés et reconstruits avec des immeubles…

 

 

 

Pour l’instant, 80 % des habitants du slum y travaillent et c’est une zone industrielle à part entière qui génère 400 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Avant de rejoindre l’aéroport pour notre vol pour Cochin, nous faisons une halte près d’un cours d’eau rempli d’excréments. Haut le coeur. C’est aussi ça le bidonville.

 

 

Les immenses canalisations rappellent le film Slumdog millionnaire.

 

 

Une fois dans l’avion, nous survolons encore Dharavi car les baraques de taule jouxtent les pistes de l’aéroport. Contrastes. Comme souvent dans cet immense pays où on passe sans transition de la pauvreté extrême à la modernité.

Nous-mêmes, nous finissons la journée dans la jolie ville de Cochin en dînant en bord de mer au Seagull après avoir arpenté Dahravi quelques heures auparavant…