Shinkansen en direction d’Osaka puis taxi : il faut qu’on change de gare à Osaka pour prendre le train qui nous mènera jusqu’à Koya-san, après avoir pris un funiculaire, puis un car …

Koya-san (le mont Koya) se situe à 900 m d’altitude. C’est un très important lieu de pèlerinage qui compte près de 120 temples bouddhiques. Le mont est entouré de 2 cercles concentriques de chacun 8 collines dans lesquels les anciens voyaient le centre d’une fleur de lotus. Le 1er monastère a été construit au IXème siècle. En 816, Kûkai, le fondateur de la secte bouddhique Shingon, obtient de l’empereur Saga d’établir une communauté religieuse au sommet du mont Koya. Après la mort de Kûkai, Shimmen prend sa suite. Koya-san devient un très important centre du bouddhisme ésotérique grâce aux protections et aux donations des empereurs et des daimyo. Toutefois, les moines de la secte Shingon se confrontent violemment à ceux de la secte rivale Tendai pendant le Moyen Age et de nombreux bâtiments sont incendiés. En 1581, Koya-San doit se soumettre au général Oda Nobumaga qui est l’unificateur du pays.

Aujourd’hui, Koya-San est un des grands centres du bouddhisme nippon.

 

 

Nous nous installons dans le temple Fudo-In qui se trouve tout près du très beau cimetière. Des moines nous accueillent et nous expliquent le fonctionnement du temple : bains communs (hommes et femmes séparés tout de même ; il n’y a pas de salle de bain dans les chambres), dîner à 18h, prière à 6h30 avant le petit-déjeuner. Nous choisissons d’assister à la prière.

Une photo des bâtiments et jardins intérieurs :

 

 

Il est déjà l’heure de déjeuner car le voyage depuis Kyoto a été assez long. Nous achetons de quoi faire un pique-nique dans un petit supermarché.

Nous commençons la visite des temples par la pagode Konpon Daito qui date du XIIème siècle et se trouve dans l’enceinte sacrée qui est un des sites les plus importants de Koya-san avec une vingtaine de pavillons et pagodes dans un bois. A l’intérieur de la pagode de 49 m de haut se dresse une grande statue du bouddha Amida et des piliers décorés de déités bouddhiques.

 

 

Nous visitons ensuite le temple Kongôbu-ji qui est le siège historique de la secte Shingon. Il a été construit en 1593 par le shogun Hideyoshi pour honorer la mémoire de sa mère. Il est immense. Nous admirons les panneaux coulissants. Certains ont pour inspiration les saisons, d’autres représentent des animaux.

 

 

Nous nous installons sur les tatamis d’une grande salle dans laquelle du thé vert et des gâteaux sont offerts aux visiteurs et nous admirons le jardin de pierre Banryû-tei qui est le plus grand du Japon. Les roches viennent de l’île Shikoku.

 

 

Puis, direction le mausolée des Tokugawa qui a été construit par le 3ème shogun Lemitsu.

 

 

Nous sommes surpris par un orage, le 1er de ce séjour. Il pleut mais l’atmosphère reste très chaude.

L’heure du dîner (18h !!!) approche et nous décidons d’aller jusqu’au cimetière qu’il faut absolument visiter à Koya-san. On se perd un peu en chemin car le plan est mal rédigé mais c’est l’occasion de rencontrer une vieille dame et son petit fils partis faire des courses dans la ville. La grand-mère tire le fameux chariot décrit par Florent Chavouet dans son livre illustré « Manabé Shima » dont j’ai déjà parlé. Il faut se reporter page 59 intitulée « la mamie mobile ou poussette de grand-mère ». Ce chariot sert de déambulateur, de siège et de frigo pour la mamie qui l’utilise. J’aurais du faire une photo !!!

Un de mes regrets de ce voyage est de n’être pas restée suffisamment longtemps dans ce lieu vraiment mystique et très beau. Il existe depuis les XI-XIIèmes siècles. On y trouve 200 000 pierres tombales de samouraïs mais aussi de gens simples. Les statues en pierre sculptées avec des bavoirs sont là pour remercier de la protection donnée aux bébés et aux enfants. Le chemin est long de 2 km dans une forêt de pins et de cèdres centenaires. Il y a aussi beaucoup de lanternes de pierre comme on a pu en voir dans les sanctuaires. Il faudrait venir ici au lever du jour.

Il faudrait surtout rester plusieurs jours à Koya-san ! C’est un endroit tellement exceptionnel. Il y a tellement de choses à faire. Tellement d’émotions …

 

 

Nous rentrons vite au temple pour le dîner. Un moine très gentil nous accueille et nous conduit à la salle de dîner dans laquelle les autres hôtes sont déjà installés ! On est un peu à la bourre … Un délicieux repas végétarien nous attend. Petite coupelle de pommes de terre grillées avec la peau recouverte d’épices exquises, juste à la bonne température ; légumes grillés très bons ; tofu et soupe délicieux ; tempuras de légumes ; petites salades et riz très bons … on a très faim et on dévore ce repas servi avec beaucoup de discrétion et de gentillesse.

A Koya-san, la cuisine est végétarienne depuis le XIIème siècle. Elle a été introduite pour permettre aux moines de se conformer au respect de la vie animale. Au fil du temps, la cuisine est devenue très raffinée et c’est effectivement un vrai délice.

 

 

Après ce fabuleux repas, nous prenons un bain chaud super agréable et nous passons une soirée calme dans notre chambre en triant les photos de la journée et en rédigeant nos carnets de voyage.

 

 

Le lendemain matin, réveil à 6h30 pour la prière. Nous sommes athées. Cependant, nous sommes très sensibles au culte bouddhiste. Nous ne comprenons rien au récit des mantras mais nous sommes très sensibles quand les moines les débitent d’une voix grave et monocorde. On est complètement dedans. Sensation difficile à décrire. Ce matin-là, on va même imiter les japonais présents en touchant les cendres d’encens et faisant les gestes de prière à genoux. C’est la 1ère fois que je fais ça. François aussi. Les filles également. Les personnes qui nous connaissent bien savent à quel point nous sommes athées … Mais, à chaque fois que nous allons en Asie, nous sommes très sensibles à la finesse, eu respect qui se dégage du bouddhisme. Au point de nous faire nous agenouiller et prier…

 

 

Ensuite petit déjeuner végétarien dans une très jolie salle du temple rien que pour nous 5. C’est très beau, très simple et on voudrait rester ici longtemps, longtemps…